Fleuves du dedans en trop plein condensés,
Fluides impétueux aux couleurs boueuses
Se déversent et roulent, vagues douteuses
En larges tourbillons essoufflés. Tantôt remous âcres et acides,
Tantôt coulées de laves insipides,
De part en part traversant
Ce sapiens de misère, nu et cru,
Qui erre du levant au couchant ;
Cet amas de chairs dolentes,
Ce corps suspendu
En un lieu inconnu,
Cette carcasse suffocante,
Dans un temps distendu,
Cet entassement d'atomes,
De particules tortueuses,
De membranes défectueuses,
Qui rejette ses mucosités fantômes
Par tous les pores, les orifices
Fissures, ouvertures et interstices. Ces sécrétions expulsées génèrent des sonorités,
Qui les unes avec les autres, copulantes,
Enfantent d'ariettes trébuchantes. A qui mieux mieux
Elles célèbrent les abîmes
De notre Sapiens vieux,
De nos fleuves intimes
Coulants par nos corps caverneux.
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