Dans l'auto, je vais traverser novembre.
J'ai remonté les vitres et attaché ma ceinture,
A la fenêtre, comme une vieille peinture,
Défilent des couleurs du vert à l'ambre.
Dans novembre, on entend
vents et pluie,
Et les jours laissent place
A la nuit.
Traverser novembre en auto
Avec dans la tête, ses trombes d'eaux,
Qui balaieront à leurs passages
Les plus fragiles et les moins sages.
La traversée est sauvage,
Et certains y font naufrage,
Le sol se dérobe et glisse,
Les roues de l'auto s'enlisent.
Dans novembre, on entend
Pluies et vents,
Et les jours se dérobent
Sûrement.
Moi je le connais bien, novembre ;
Et pourtant j'y retourne chaque fois,
Et comme de rien il fait de moi,
Un peu ce que bon lui semble.
Et il me connais bien, novembre ;
Comme si on avait grandi ensemble,
Une sorte de faux frère déloyal
Qui ne se bat pas à armes égales.
Dans novembre, on entend
Vent et pluie,
Et les jours laissent place
A la nuit,
Dans novembre, on entend
Pluie et vent,
Je le traverserai lentement.
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